Insomnie
Définition
Une ou plusieurs plaintes d'un mauvais sommeil nocturne associée à des répercussions diurnes.
Plusieurs types d'insomnie :
- Insomnie initiale = difficulté à initier le sommeil
- Insomnie de maintient = difficulté à maintenir le sommeil (réveils nocturnes)
- Insomnie terminale = impossibilité de se rendormir après un réveil
Interrogatoire
3 critères sont nécessaires pour affirmer l'insomnie :
- Plainte d'un mauvais sommeil : Difficultés d'endormissement (seuil > 30 min généralement retenu), une difficulté à maintenir le sommeil avec réveils nocturnes, un réveil matinal précoce.
- Des symptômes diurnes : Asthénie, Somnolence, trouble de la concentration ou mémoire, altération de la vie sociale, anxiété, irritabilité, ...
- Survenant au moins 3 fois par semaine.
En cas de symptômes nocturnes isolés, on parle plutôt de mauvais dormeur.
Interroger sur le mode de début :
- Brutal faisant souvent suite à un évènement émotionnel intense
- Début incidieux faisant souvent suite à de mauvaises habitudes de sommeil.
Facteurs favorisants
Des prédispositions familiales sont souvent présentes. Une personnalité anxieuse peut être une prédisposition personnelle.
Évaluer les habitudes de vie
Certaines habitudes peuvent perturber à plus ou moins long terme le sommeil :
- Irrégularité des heures de coucher et lever, notamment entre les périodes de travail et week end
- Horaires de travail décalés
- Prise de stimulants : cafés, alcool, nicotine, ... En fin d'après midi ou début de soirée
- Repas tardifs le soir
- Absence d'activité physique ou activité trop tardive le soir
- Exposition aux écrans le soir
- Environnement de la chambre : bruits, pièce trop chauffée, ...
Rechercher des comorbidités
- Dépression ou Anxiété
- Syndrome des jambes sans repos [=Maladie de Willis-Ekbom]
- Syndrome d'apnées du sommeil
- De nombreuses pathologies organiques entrainant une Douleur, Dyspnée, Toux, ... Peuvent altérer la qualité du sommeil
Médicaments pouvant induire des insomnies
- Cardio-vasculaire : β-bloquants, Diurétiques, Anti-hypertenseurs centraux
- Respiratoires : Bronchodilatateur, décongestionnants
- Endocrinien : Corticoïdes ++, Hormone thyroïdienne [=LEVOTHYROX°]
- Infectieux : Fluoroquinolones
- Neurologique : Antiépileptiques, Antiparkinsoniens : Agoniste dopaminergique et L-dopa, Benzodiazépine arrêtée brutalement.
- Psychiatrie : Certains Antidépresseurs (Sd jambes sans repos) : Inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline [=IRSNA], Antidépresseurs tricycliques [=Imipraminiques]
Outils complémentaires
D'autres outils peuvent aider à évaluer la qualité du sommeil :
- Questionnaire sur le sommeil
- Agenda du sommeil (¤ ext)
- Actimétrie : bracelet porté au poignet qui mesure le mouvement et détermine les heures de sommeil. Permet une mesure plus objective de la durée du sommeil.
Traitements
Traitements non médicamenteux
A privilégier en première intention dans l'insomnie chronique +++
Il s'agit principalement de mesures hygiéno-diététiques en corrigeant les facteurs pouvant altérer le sommeil :
- Éviter les stimulants plusieurs heures avant le coucher
- Éviter les appareils électroniques le soir, privilégier les activités relaxantes
- Réaliser une activité physique pendant la journée, mais éviter le soir quelques heures avant le coucher
- Maintenir une chambre fraiche, sombre et confortable
-
Réserver la chambre à coucher pour le sommeil uniquement, utiliser une autre pièce pour les autres activités (lecture, consultation d'écran, ...), ne rejoindre le lit que lorsque la somnolence s'installe.
-
Utiliser des méthodes de relaxation.
La thérapie cognitivo-comportementale semble aussi efficace pour traiter à la fois les facteurs prédisposant (anxiété, prédispositions familiales, ...) et les facteurs précipitant (évènement émotionnels intenses).
Il est aussi important de renforcer l'efficacité du sommeil en diminuant le temps passé au lit. Par exemple, une personne dormant 6 heures sur 8 heures passées au lit à une efficacité de sommeil de 75%. Le but est de raccourcir le temps passé au lit afin d'obtenir une efficacité de sommeil > 80-85% permettant une meilleure qualité de sommeil.
Ce temps pourra être progressivement allongé une fois une meilleure efficacité de sommeil retrouvée jusqu'à un temps de sommeil idéal.
Hypnotiques
Complications
A court terme
- Conséquences diurnes avant tout : Asthénie, Irritabilité, Troubles de la mémoire, Trouble de la concentration, ...
A long terme = Risque cardio-vasculaire
- Psychiatriques : Dépression, Dépendance médicamenteuse
- Cardio-vasculaire : HTA, Infarctus du myocarde
- Neurologiques : AVC [Accident vasculaire cérébral]
- Métaboliques : Surpoids, Diabète type 2, Syndrome métabolique
Références
Insomnie. La revue du praticien. vol. 67 p.845-876. Octobre 2017.
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/ Dernière modification le 30 Août 2019, 9:11
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